vendredi, janvier 25, 2008

Knock Knock Knock (suite3)

Je vais à Londres, je voudrais faire du cinéma! Je vais à Londres, je vais faire du cinéma! Voulez-vous me dire, putain de merde, pourquoi j’ai cette connerie de chanson dans la tête? Ah oui! C’est Bob qui l’a sifflé ce matin l’imbécile heureux. Remarque je le comprends, moi aussi je plane. On part pour Londres demain matin moi et Bobby. Officieusement il va sans dire, seulement quelques mots à Mme Rankine. Vite fait quoi - in and out - one night, one day in London. On essaiera de voir quelque chose quand même. Bon trêve de vacations Mme Rankine est d’accords pour nous rencontrer chez elle, à son Home, Chelsea borough, cartier chic par excellence de Londres. Je veux des noms, des dossiers, des occupations, n’importe quoi… On verra bien ce qu’elle a dans le ventre…

Bob est tendu en avion, à la moindre poche d’air je vois ses poings se crisper, presque arracher les bras de son siège. Moi? Un scotch et que l’avion tombe, deux que l’avion prenne en feu, trois scotchs qu’elle explose, et alors, c’est le destin.

Nous voici à Londres pour pas longtemps. C’est top comme ville mais avant tout le travail. Faut être là où la diplomatie nous attends cet après-midi mec, si! L’itinéraire traîne dans une de mes sacrées poches. Ah voilà! Nous atterrissons donc à Heathrow, ensuite le train, Heathrow Express, jusqu’à la gare de Paddington, 15 minutes.



Notre hôtel? Le Paddington Hotel, 28 Gloucester Terrace Bayswater près de la gare. Je me sens comme l’ours abandonné de l’histoire qui trouve enfin un bon maître. Voilà une ville qui me plaît, me dis-je et dis-je à Bob. Je subodore une future histoire d'amour entre moi et elle. Plaisant tout de même que le mot ville soit féminin, trouvez pas? Ça fait sacrément longtemps que j’ai pas feelé papillon de nuit en plein jour.



Enfin la chambre double à 76 livres sterling (1 dollar canadien = 0,523348616 livres sterling) c’est pas mal, un endroit magnifique. Je m’informe au concierge : « How can we go there?» Vraiment pas la peine de conduire à l’envers, on peut quasiment se rendre à Chelsea à pieds de notre hôtel en traversant Hyde Park direction la Tamise. On n’est pas pressé. Je m’informe avec les brochures de l’hôtel. De très beaux livres sur Londres vaquent à rien dans le Hall du Paddington Hotel.


Le Royal Borough de Kensington et Chelsea est une circonscription de la Région anglaise du grand Londres comptant 174 000 habitants. Cette circonscription fut fondée en 1965 par fusion des boroughs de Kensington et de Chelsea. Ce borough qui possède la plus forte densité de population de tout le Royaume-Uni, compte plusieurs districts.


Le fameux club de football de Chelsea Football Club n'est pas localisé dans ce borough mais se trouve dans le London Borough de Hammersmith et Fulham. Le stade de football de Chelsea, le Stamford Bridge, est situé dans le quartier voisin de Fulham. La porcelaine célèbre vient de là. Le plus ancien jardin botanique d’Europe est là. Chelsea est un prénom féminin. On n’a qu’à penser à la Fille de Bill Clinton. Chelsea est un quartier de l'ouest de Londres, sur la Tamise. Voilà ce que j'en sais à l'heure actuelle!



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On prend un de ces fameux taxis noirs londoniens pour se rendre sur Flood Walk près de Chelsea square. Le modèle FX4, introduit en 1958 et construit, avec diverses modifications, pendant 39 ans, reste le plus emblématique des taxis londoniens. Ils présentent un rayon de braquage extrêmement court : ils doivent pouvoir faire demi-tour dans une largeur de 25 pieds. Aucune voiture de grande série n'en est capable.


Mme Rankine nous introduit elle-même. Souriante elle nous offre du thé et des cakes, elle semble être seule à la maison, ce qui me surprend pour une femme de son statut. Enfin, si la ville me séduit, que dire de cette londonienne qui ferait craquer n’importe quel homme. Elle détient ce pouvoir mais l’utilise intelligemment comme toutes les femmes de son rang et de sa classe, avec parcimonie, uniquement dans les situations qui le demande. Toujours vêtue de noir; portant encore le deuil ou simple coïncidence? Sa robe sans manches laisse voir des bras d’une finesse qui mélangent à la fois légèreté et fermeté, élégance et assurance des gestes. Une musculature inapparente comme il se doit à la féminité mais sous-entendue à la force intrinsèque de la femme. Bon me voilà dans mes pensées de Lord! Ben oui, je me sent Lord auprès d’elle. Faites pas chier! Bon, alors j’attaque de front.

- Mme Rankine, la mort de votre mari vous a-t-elle surprise? Mme Rankine prend une légère pose en regardant, un peu béate, Bob se bourrer de cakes. Je look Bob qui saisit et ballait discrètement les miettes de son habit.

- Bien sûr que oui! J’espère que vous n’avez pas fait le voyage d’outremer pour ne me demander que mes états d’âme sur la mort de William. Quoique les gens en disent William était un mari très avenant, un vrai gentlemen. J’acceptais ses écarts avec les femmes, une faiblesse que bien des hommes ont, n’est-ce pas? Elle me sourit comme un juge sourit à un récidiviste.

Elle prit une gorgée de thé et reprit, inquisitrice :
- Vous êtes marié M. St-Georges?
- Moi? Non Mme Rankine… elle avait touché juste…
- Peur des responsabilités, je vois. C’est compréhensible à votre âge. Voyez-vous en Angleterre on ne se mari pas uniquement par amour, les mariages de convenances existent toujours. Eh oui! Encore à notre époque ces choses arrivent, plus souvent que vous ne le croyez! Cela doit vous paraître navrant, n’est-ce pas? William était mon mari et il excellait en cela, je le regretterai toute ma vie. Cela dit je vivrai encore assez longtemps pour être heureuse.

Bob qui restait muet crut bien faire en soumettant sa paternité à Mme Rankine.
- Vraiment! Feint-elle la surprise car elle l’avait deviné bien aisément. Je me dis que cette femme lisait les gens comme livre ouvert et cela n’allait pas être de la tarte, que nous n’obtiendrions avec elle, que ce qu’elle voudra bien nous laisser savoir.
- Vous ne lui connaissiez aucun ennemi, aucun dossier chaud sur lequel il travaillait, comprenez-moi bien, j’ai des raisons bien précises d’être venu jusqu’ à vous, des raisons quasi personnelles de travailler sur cette enquête. Si vous pouviez nous indiquer simplement une piste à suivre! D’après ce que j’entends ici vous aimiez suffisamment votre mari pour nous aider à retrouver son assassin.

Mme Rankine songeuse reprit mais cette fois perceptiblement moins délicate. Les mots «frame» et «shape» sortir de sa bouche rougeâtre. Puis un proverbe : «Lorsque l’on tire un éléphant par la queue, il peut arriver qu’il s’assieds sur vous». Je trouve cela amusant… Nous approchons du but… Une femme qui sous le couvert de l’indifférence cherche à venger la mort de son mari. Vraisemblablement elle aimait son mari, et moi et Bob, c’est pour ça qu’on est reçu chez elle aujourd’hui! Conclusion qui s’impose : elle ne fait confiance ni à Scotland Yard, ni à la Gendarmerie Royale Canadienne, elle mise sur nous. Wow, je suis à genoux, si je m’attendais à ça!

- Je peux vous donner un nom qui vous lancera sur une piste mais j’entrevois des difficultés énormes pour vous deux. Vous ne pourrez pas avancer très longtemps dans une piste aussi marécageuse sans vous y enfoncer jusqu’au cou. Et à ce moment, on ne vous tendra pas un bâton pour vous tirer d’affaire, mais bien un boulet de canon. Aussi je vous trouve courageux et je vous aiderai du mieux que je peux. Mon mari quoiqu’il ait eu des faiblesses était un être empreint d’une grande noblesse de cœur, voilà la raison de sa mort, en cela je suis sûre!

Et sans avertissement elle laisse tomber :
- Dirigez votre enquête du côté du sénateur Pearson, leader du gouvernement conservateur au sénat, le sénateur Pearson lui-même, oui, membre du conseil des ministres et leader de votre gouvernement à la deuxième chambre. Là-dessus elle se lève et se dirige vers la porte. Voilà messieurs! Bonne chance! Je demeure à votre disposition, tenez-moi au courant, je peux peut-être vous être encore utile? Qui sait?


Sympa la dame Rankine... Nous marchons… Nous remontons King's road direction down town lorsque Bob me lâche, toujours avec ses foutus jeux de mots:
- Hey fétide man, nous avons un gland destin d’à jeun nous! puis il rie comme un con et moi de faire comme lui.
- J'ai soif! On se trouve un Pub maintenant! Dacodac?
- Ouais... On a toute la nuit devant nous mec! Leur bouffe peut pas être aussi dégeu qu'on le dit, j'y crois pas moi ! Toi Bob?
- J'ai faim en tout cas! Let's go!


Rendu dans le district de Mayfair nous choisissons tout à fait par hasard le Pub Samuel Pepys sur Clarges street. La bière est bien fraîche, le scotch excellent. Heureusement, on a eu le temps de savourer le plat traditionnel du Royaume-Uni, leur christ de «fish and chips», avant que la bagarre éclate. Rien de sérieux, on n’y a mis fin moi et Bob, de vrais héros ! On se fait d’autres admis (rateurs-ratés), encore et toujours, la bière gratos! Allez! On rentre pas, ma lame est au Paddington Hotel please! Si on se fit au regard du concierge le lendemain matin; ce fut une belle soirée! C’est notre gland destin clandestin ! redit Bob... Come on Bob... Faut pas rater l'avion...


(à suivre)


1 commentaire:

Suzanne a dit...

Très belle histoire pourquoi ne pas la continuer?